vendredi, 25 février 2022 08:34

Institut national du service public : vers une évolution des concours d’accès ?

Concours examenDepuis le 1er janvier 2022, l’institut national du service public (INSP) a succédé à l’ENA et a accueilli sa première promotion (2022-2023), dont les 89 lauréats ont passé les concours de l’ENA l’année dernière. Les modes de recrutement de l’ENA par concours (concours externe, concours interne, 3e concours) ont été en effet maintenus inchangés en 2021 mais en y adjoignant la première session des concours « Talents », réservés aux candidats d’origine modeste à raison de 6 places. Il existe aussi un concours spécial « docteurs » pourvu actuellement de 4 places.

 

Certaines évolutions pourraient néanmoins intervenir dans les modes d’organisation des concours d’accès à l’INSP.

En effet, dans son rapport remis au gouvernement, la présidente des jurys des concours d’entrée 2021, Carine Chevrier, a émis certaines recommandations relatives au concours interne et au 3e concours.

Il s’agit de répondre aux attentes du gouvernement qui souhaite que ces deux concours d’accès à l’INSP revêtent une dimension plus professionnelle en valorisant davantage les compétences acquises en cours de carrière.

 

S’agissant du concours interne, l’auteur du rapport suggère certaines évolutions pour renforcer sa dimension de promotion interne, qu’elle considère comme insuffisante aujourd’hui. Cette situation tiendrait à la faible condition d’ancienneté exigée des candidats (4 ans de service public) alors qu’il serait plus cohérent, selon le rapport, de privilégier des profils plus expérimentés. Aussi, il est proposé de porter cette conditions d’ancienneté pour concourir à l’INSP par la voie interne à 6 ans.

 

Concernant le 3e concours, le rapport suggère d’augmenter légèrement le contingent des places ouvertes (passer de 7 à 8 places). Et de réduire la condition de durée d‘ancienneté en l’abaissant à 6 ans au lieu de 8 actuellement.

 

Parallèlement, Madame Chevrier propose de réorganiser les épreuves du concours afin de les rendre moins académiques et pour leur permettre de mieux évaluer les qualités professionnelles des candidats lors des épreuves orales.

Cela passerait par une suppression à l’oral des épreuves dites « académiques » (questions européennes, questions internationales), l’épreuve d’anglais étant, quant à elle, supprimée également et remplacée par une certification à la sortie de l’INSP après une évaluation.

Par ailleurs, les coefficients de l’épreuve d’entretien et de l’épreuve collective d’interaction (actuellement 9 sur un total de 37 pour les épreuves écrites et orales) seraient renforcés. Le coefficient de l’épreuve d’entretien serait multiplié par trois et la durée de l’épreuve portée à 1 heure au lieu de 45 mn actuellement.

Le schéma des épreuves s’articulerait donc encore autour de cinq épreuves écrites « académiques », (droit public, économie, questions sociales, questions contemporaines, questions européennes) mais aussi d’une sixième épreuve écrite en option (questions internationales ou finances publiques) et d’épreuves orales d’entretien au coefficient rehaussé (Madame Chevrier recommandant de rechercher un rapport entre l’écrit et l’oral respectivement de 2/3 - 1/3).

 

Ces orientations seront-elles suivies par le gouvernement ?

Elles constituent en tout cas des pistes vers une plus grande professionnalisation des concours d’accès à l’INSP, en particulier le concours interne et le 3e concours, ce qui est sans doute souhaitable.

 

 

Source : Acteurs publics du 15 février 2022

La présidente du jury des concours de l’ENA suggère de renforcer le poids des oraux