L’UNSA se réjouit de voir enfin, après des décennies de désintérêt, l’Etat renouer avec une ambition et une réflexion stratégique en matière de gestion de son encadrement supérieur et dirigeant.
Elle regrette que ces travaux n’aient pas précédé l’élaboration de la loi de transformation de la Fonction publique qui introduit des mécanismes qui portent atteinte à la cohérence des carrières des hauts fonctionnaires.
Elle encourage l’État à s’engager résolument dans un réinvestissement sur sa Haute Fonction publique de carrière et non de se contenter de recrutements opportunistes « sur étagère » qui le priveraient de la maîtrise de son cadre stratégique.
La Haute Fonction publique est garante de l’effectivité des décisions politiques dans nos institutions démocratique, mais aussi de la continuité de l’Etat et du cadre républicain ainsi que du cadre de travail de plus de cinq millions d’agents publics.
La mission Thiriez a veillé à élaborer ses propositions à partir d’une large concertation et dans un souci d’écoute respectueux du dialogue social, illustrant ainsi les aptitudes qu’elle appelle de ses vœux pour les futurs hauts fonctionnaires : une culture de la négociation et du compromis dans un environnement complexe. Attachée au dialogue et convaincue de la nécessité d’écarter l’unilatéralisme des solutions simplistes l’UNSA ne peut que souscrire à cette orientation. Elle souhaite pouvoir contribuer aux discussions et arbitrages qui suivront le rapport.
Elle insiste néanmoins, comme les rapporteurs, sur la nécessité de prendre en compte une masse suffisante de propositions pour ne pas dénaturer la cohérence de la nouvelle architecture à poser qui traite du recrutement, de la formation initiale et continue mais aussi de l’attractivité des carrières des hauts fonctionnaires qui exige des mesures courageuses de valorisation de certains corps comme les administrateurs civils et un meilleur pilotage des carrières individuelles par la direction générale de la Fonction publique.
L’abandon du classement de sortie de l’ENA, la reconnaissance législative d’une catégorie A+, l’affirmation du concours et des collégialités professionnelles sont pour elle particulièrement nécessaires pour garantir une Haute Fonction publique impartiale et compétente, avec des carrières et des formations diversifiées tout au long de la vie.
Elle souscrit également au développement des classes préparatoires intégrées pour que l’Etat puisse offrir une chance réelle à tous ceux qui veulent le servir loyalement en dépit des inégalités sociales et territoriales qui se maintiennent dans la société française. Elle considère qu’il y a lieu de favoriser la circulation et l’intercompréhension entre les différents versants de la Fonction publique et, plus largement, entre les disciplines, les approches et les politiques publiques, ce à quoi s’attachent les rapporteurs. Il convient également de favoriser le rayonnement de la Haute Fonction publique française dans les enceintes et organisations internationales et lui permettre d’apporter ses compétences au-delà de la stricte sphère publique.
Les rapporteurs montrent par plusieurs exemples combien des décisions budgétaires court-termistes et déconnectées des enjeux de ressources humaines, de management, voire de stratégie ont fragilisé dangereusement le fonctionnement durable de l’Etat. Une gouvernance nouvelle des questions de Haute Fonction publique s’impose pour l’UNSA, à laquelle la loi de transformation de la Fonction publique n’a pas répondu.
L’UNSA considère que les propositions présentées au Premier ministre par la mission Thiriez vont largement dans le sens d’une amélioration du fonctionnement de la Haute Fonction publique et, à travers elle, de la bonne gouvernance des administrations publiques. Elle encourage le gouvernement à les prendre en compte et sera une force de proposition pour les améliorer dans les discussions auxquelles elle souhaite continuer à participer.