mercredi, 26 mars 2025 11:26

La fonction publique de l’État au défi du vieillissement de ses effectifs

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fonctionnairesLa structure des carrières et l’allongement de la durée de vie professionnelle due aux réformes successives des retraites se conjuguent pour accentuer le vieillissement de la population des agents de la fonction publique.

 

L’UNSA Fonction Publique n’a cessé d’interpeller les gouvernements successifs sur les impacts de ce phénomène majeur de vieillissement inéluctable, mais prévisible.

 

Un rapport de la Cour des comptes publié en 2024 alerte sur les spécificités de la démographie de la fonction publique de l’État et préconise des mesures immédiates. L'UNSA Fonction Publique a notamment milité pour une réelle gestion des âges, la modulation des déroulements de carrière, la mise en place de la retraite progressive, l’aménagement et l’accompagnement du troisième temps de carrière, des mesures d’organisation du travail, la prévention de l’usure professionnelle et la mise en place d’une véritable gestion prévisionnelle pluriannuelle des emplois et des carrières ainsi que l’utilisation des ruptures conventionnelles en fin de carrière. Le rapport de la Cour va tout à fait en ce sens, mais les actions ne suivent pas.

 

Une Fonction publique de l’État (FPE) vieillissante

La Fonction publique de l’État emploie 2,54 millions d’agents (2022). Sa démographie comporte des particularités et donc des défis à relever. Le rythme du vieillissement des agents de l’État s’accélère depuis 2018 plus vite que celui des deux autres versants. La part des agents de plus de 60 ans représente 22 % des agents de plus de 50 ans (soit 33 %) contre 20 % dans les autres versants. La part des plus de 60 ans augmente beaucoup plus rapidement que la part des 50 à 60 ans. La proportion d’agents de plus de 60 ans dépasse pour les femmes celle de la fonction publique territoriale qui a pourtant la pyramide des âges la plus vieillissante. L’âge moyen d’entrée dans la FPE s’élève chaque année.

 

La FPE concentre des populations à l’origine de ce phénomène

Cela est dû au poids de certaines populations sur ce périmètre : les enseignants de l’Éducation nationale (80 % des agents de la catégories A), certaines catégories de cadres administratifs (attachés administratifs en catégorie A), les secrétaires administratifs et les adjoints administratifs (en catégorie B) et la part de l’encadrement supérieur de l’État (85 % des agents de catégorie A+ sont dans la FPE).

Les problématiques sont différentes selon les catégories d’emploi. Pour les A et A+, ils sont plus âgés car ils rentrent plus tard dans la carrière et subissent majoritairement le report du départ en retraite. Pour eux, c’est bien la question des débouchés de fin de carrière qui va se poser.

Les agents administratifs sont majoritairement des femmes déjà avancées dans la carrière. Par exemple, l’âge moyen des secrétaires d’administration a déjà atteint 50 ans. La situation dans les services est très tendue. Dans les 10 ans, la question de leur renouvellement va se poser (70 000 personnes) sur 162 000 agents administratifs. Même s’ils ne sont pas remplacés à l’identique, la situation est critique et nécessite des mesures immédiates.

 

L’aménagement des fins de carrière et la prévention de l’usure professionnelle doivent devenir des priorités

Malheureusement, le constat est alarmant : la gestion des ressources humaines est faible et très insuffisante pour la gestion des fins de carrières. L’UNSA Fonction Publique ne cesse de revendiquer le renforcement de la GRH avec la mise en place d’une vraie GPEEC avec des statistiques et des outils performants. Pour que la continuité du service soit assurée, l’employabilité des agents doit l’être aussi. La prévention de l’usure professionnelle, face à cette situation démographique préoccupante doit devenir une priorité. C’est la raison pour laquelle l’UNSA Fonction Publique a demandé son inscription dans l’accord de méthode sur la qualité de vie et les conditions de travail. Les dispositifs de reconversion et de reclassement doivent s’amplifier et être opérationnels ce qui nécessitent des moyens en termes de personnels. De plus, il faut anticiper le fait que les congés pour raisons de santé sont plus longs avec l’âge. Il en est de même pour les demandes de prise en charge de l’invalidité qui devraient logiquement s’accroître.

 

L’UNSA soutient de nouveaux droits pour les agents en fin de carrière

En contrepartie de l’allongement des carrières, l’UNSA plaide pour le développement de la retraite progressive et le recours à la rupture conventionnelle pour les agents n’ayant pas atteint une durée de cotisation leur permettant de liquider une retraite sans décote, mais ces dispositifs ne sont pas de droit pour l’agent et connaissent des fluctuations importantes dans leur utilisation par les administrations.

 

 

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