L'UNSA Fonction Publique écrit à la ministre sur le pouvoir d'achat des agents
Alors que le rendez-vous salarial 2021 est prévu le 6 juillet, l'UNSA Fonction Publique insiste pour que les agents de catégorie C, B et les contractuels, les agents les moins rémunérés, soient au centre des améliorations salariales indispensables pour 2022.
Madame la Ministre,
Vous avez inscrit à l’agenda social une réunion le 6 juillet prochain portant sur les rémunérations des agents publics. Ce rendez-vous salarial est très attendu.
Au nom de l’UNSA Fonction Publique et de tous les agents publics qu’elle représente, je souhaite rappeler notre constante revendication de maintien du pouvoir d’achat. J’insiste pour que le gouvernement puisse annoncer une mesure générale qui concernerait l’ensemble des agents publics. Ceux-ci sont fortement engagés au service de la population en toute circonstance, ils l’ont à nouveau démontré dans le contexte de la crise sanitaire.
A l’UNSA, nous pensons que le dernier budget du quinquennat, actuellement en préparation, est l’occasion de joindre les actes à la parole en montrant une reconnaissance effective de cet engagement, d’améliorer le pouvoir d’achat des agents publics, fonctionnaires comme contractuels dont le travail a permis à notre pays de tenir durant toute cette crise.
Toutes les études le montrent, les agents publics sont fiers de servir, quel que soit le lieu où ils exercent. Mais une forte majorité d’entre eux a aussi le sentiment de ne pas être assez reconnu.
Il y a plusieurs façons d’inverser ce sentiment dont une est la revalorisation de la valeur du point d’indice à hauteur de 5%, ne serait-ce que pour combler l’écart d’inflation avec le gel du point imposé depuis 2018.
A l’UNSA, nous estimons indispensable de reconnaitre financièrement l’engagement des agents, de rémunérer justement les métiers et de veiller au maintien du pouvoir d’achat. Tous ont des missions, visibles ou non, qui sont essentielles au service de la population.
L’UNSA porte notamment l’idée d’améliorer les rémunérations et les carrières des agents les moins bien rémunérés : agents de catégorie C ou de catégorie B ou encore contractuels et en particulier les filières les plus féminisées (filières sociale, administrative, de santé, de l’enseignement…) en cohérence avec l’accord du 30 novembre 2018. Ce sont aujourd’hui des priorités.
Il nous parait également important qu’aucun agent ne perçoive une rémunération indiciaire inférieure au SMIC.
Nous évoquons tous, souvent, l’attractivité de la fonction publique. Pour qu’elle le reste, le gouvernement doit apporter des solutions concrètes pour donner des perspectives à tous les agents publics des trois versants.
Afin de faciliter le déroulement des carrières et les mobilités, l’UNSA vous propose d’améliorer les processus de reclassement, de dynamiser les ratios pro/pro et, là où c’est nécessaire, d’harmoniser les régimes indemnitaires en les alignant sur les niveaux les plus élevés (exemple : services déconcentrés interministériels).
Par ailleurs, une nouvelle part de primes doit maintenant être intégrée au traitement afin de poursuivre le mouvement engagé avec PPCR.
Enfin, l’UNSA vous propose d’ouvrir deux chantiers, l’un sur la rémunération et les grilles de tous les fonctionnaires (cf courrier intersyndical du 12 avril 2021 demandant l’ouverture d’une négociation dans cet objectif) et l’autre, spécifique aux contractuels, portant sur leur avenir et sur les évolutions de leur rémunération.
Je vous remercie par avance pour l’attention que vous porterez à ces propositions. Le rendez-vous du 6 juillet sera regardé de très près par l’ensemble des agents publics. Ils ne comprendraient pas que seules quelques mesures catégorielles ou accessoires soient annoncées et que l’érosion générale de leur rémunération et de leur future pension soit maintenue.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.
Source : Luc Farré
Secrétaire Général de l’UNSA Fonction Publique
Place de l'emploi public : bilan 2020
" Place de l'emploi public " ("PEP") est le site dédié aux offres d'emploi des trois versants de la fonction publique. Son bilan annuel 2020 fait mention de 167 1021 offres d'emploi publiées. L'UNSA Fonction Publique demande une analyse fine de son efficience.
En 2020, 59 217 postes ont été publiés pour la FPE, 107 077 pour la FPT et 807 pour la FPH. Ces offres d'emploi sont ouvertes aux agents titulaires et aux agents contractuels.
- Dans la FPE, 42 % des postes publiés le sont en Île-de-France. 47 % des emplois proposés sont en catégorie A ou A+. Le ministère de l'Intérieur est le plus demandeur avec 13 422 offres. Au total, les offres représentent 5 postes pour 100 agents.
- Dans la FPT, les communes représentent 52 % des publications et les établissements publics 30%. Les employeurs territoriaux d'Auvergne-Rhône-Alpes et d'Île-de-France publient 36 % du total. Les agents de catégorie C sont les plus recherchés, avec 48 % des offres. Au total, les offres représentent 6 % des effectifs.
- Les employeurs de la FPH utilisent d'autres canaux de diffusion que "PEP".
L'UNSA Fonction Publique regrette que le bilan se limite aux nombres d'offres publiées par versant et leur répartition régionale ou par catégorie.
- Le nombre d'emplois pourvus par cette voie devrait être renseigné.
- Le nombre de candidatures par poste proposé serait une donnée supplémentaire.
- Aucune mention n'est faite quant à la nature du poste en terme de temps de travail : temps complet ou temps incomplet.
- Pour les postes ouverts aux contractuels, la nature du contrat proposé est nécessaire : CDD ou CDI. Le résultat des recrutements en terme de répartition entre agents fonctionnaires et contractuels ou par catégorie genrée sont des manques.
- Certaines offres publiées le restent longtemps, même après que l'emploi ait été pourvu...
L'UNSA Fonction Publique demande que soit évalué l'efficience de Place de l'Emploi Public alors que les agents doivent de plus en plus souvent l'utiliser pour réussir leur mobilité. C'est indispensable !
Action sociale interministérielle : réponse urgente
Les organisations syndicales de la Fonction publique d’État écrivent, ensemble, à la ministre de la Fonction Publique pour obtenir une réponse aux demandes portant sur l'action sociale interministérielle (ASI).
La sous-consommation du budget de l'ASI risque cette année d'être encore élevée, en raison du manque de communication par l'administration en direction des agents, la crise sanitaire l'amplifiant. C'est pourquoi les organisations syndicales représentatives, siégeant au comité interministériel d'action sociale (CIAS) viennent d'écrire à la ministre de la transformation et de la fonction publiques pour lui demander de mettre en oeuvre les projets portés par les représentants du personnel au CIAS.
- Il est demandé une bonification exceptionnelle de 100 € pour tout agent de l’État initiant pour la première fois en 2021 un plan d'épargne relatif à la prestation Chèques-vacances.
- Quant à la prestation aide à l'installation des personnels (AIP), il est demandé une hausse de 100 € pour l'AIP de base, pour atteindre 600 € et une hausse de 200 € pour l'AIP zone Alur, pour atteindre 1 100 €.
- Si ces mesures étaient acceptées, le coût maximal en serait de 4 millions d'euros, à comparer à la sous-consommation 2020 du budget de l'ASI de 6 millions, amoindrie par des mesures exceptionnelles.
Pour l'UNSA Fonction Publique, le CESU garde d'enfants 0-6 ans mérite également toute l'attention de l’État employeur. Cette prestation doit être accessible à tous les agents parents. Seul le déplafonnement de la tranche d'aide de 200 € (famille non monoparentale) le permettra.
Les restaurants inter-administratifs ont été impactés par la crise sanitaire. Des pertes de chiffre d'affaire pouvant aller jusqu'à - 60 % ont été constatés. Un suivi attentif en 2021 de leur situation financière permettra d'éviter la fermeture de certains. Pour l'UNSA Fonction Publique, il ne serait pas admissible que les agents soient privés de solution de restauration collective.
L’action sociale, qu’elle soit interministérielle ou ministérielle, participe directement à la qualité de vie au travail des agents, mais également au mieux-vivre de l’agent et de sa famille. Ce n'est toutefois pas un élément de rémunération. Pour l'UNSA Fonction Publique qui fait des propositions concrètes, il est maintenant de la responsabilité des employeurs publics, en cette période de crise, d'engager des actions pour que le budget prévu soit entièrement utilisé.
Le secret médical des agents publics protégé !
Le Conseil Constitutionnel, dans sa décision du 11 juin 2021, fait droit à la demande de l’UNSA Fonction Publique de protéger le secret médical.
L'article 7 de l’ordonnance du 25 novembre 2020 est déclaré inconstitutionnel car il porte effectivement atteinte au respect de la vie privée des agents. C’est une victoire pour la protection des données de santé des agents.
Pour l’UNSA, défendre le secret médical et le respect de la vie privé des agents publics est essentiel. Tout agent doit pouvoir bénéficier de garanties qui protègent la confidentialité de ses données de santé. Le secret médical est un contrat de confiance avec les compétences médicales qui est au cœur de la relation de soins. Cette confiance est absolument nécessaire pour un bon recours aux soins. De plus, cette protection est aussi une prévention de discriminations potentielles pour raison de santé.
L’UNSA Fonction Publique demeurera vigilante sur les mesures à mettre en place pour renforcer les garanties des agents en toutes circonstances.
Source : Luc Farré
Secrétaire Général de l’UNSA Fonction Publique
Contractuels : vers une évolution du statut
Le projet de décret du gouvernement modifiant le décret de 1986 relatif aux dispositions générales applicables aux agents contractuels de l’État a été présenté aux organisations syndicales le 3 juin 2021.
Composé de 26 articles, ce texte, outre un toilettage rédactionnel, actualise le décret de 1986 pour tenir compte des évolutions législatives et réglementaires intervenues depuis 2014 date de la dernière modification du décret, il leur transpose notamment les évolutions, aujourd’hui applicables aux fonctionnaires, issues de la loi de transformation de la fonction publique de 2019.
Ainsi :
- les compétences des commissions consultatives paritaires sont sensiblement réduites et recentrées sur les décisions individuelles “défavorables” à l’agent public ;
- la rémunération des contractuels “peut tenir compte de leurs résultats professionnels et des résultats collectifs du service” ;
- les sanctions disciplinaires des contractuels sont calquées sur celles des fonctionnaires. Est créée l’exclusion temporaire de fonction pour une durée de trois jours sans passage en conseil de discipline ;
- la protection des contractuels contre les discriminations est réaffirmée ;
- sont insérés des congés des responsables associatifs bénévoles, des titulaires de mandats mutualistes autres qu'administrateurs et des membres des conseils citoyens, congés pour VAE, pour bilan de compétences, période de professionnalisation ;
- le recours à la visioconférence pour l’organisation des entretiens de recrutement et la modification des clauses des contrats sont précisés ;
- la modulation de la durée du congé parental et la prise en compte de la période de ce congé dans la limite de cinq ans pour le calcul de l’ancienneté ou de la durée de services effectifs ainsi que le relèvement de l’âge de l’enfant pour lequel la disponibilité est de droit sont actualisés ;
- est prise en compte la durée de certains congés dans l’ancienneté de services publics requis : pour l’admission à concourir pour les concours internes des 3 versants de la Fonction publique et non plus uniquement de l’État, ainsi que pour la détermination du classement d’échelon des lauréats de ces concours dans les corps et cadre d’emploi de fonctionnaires des 3 versants de la Fonction publique et non plus uniquement de l’État ;
- est proposée une nouvelle rédaction du congé sans rémunération pour créer ou reprendre une entreprise afin de raccrocher ce congé directement aux dispositifs déontologie ;
- est insérée l’obligation de réemploi aux agents contractuels à durée indéterminée ayant bénéficié d’un congé de formation professionnelle et revenant dans leur emploi ;
- l’assimilation des services à temps partiels à des services à temps plein pour le calcul de l’ancienneté de services publics est étendue : pour l’admission à concourir, pour les concours internes des 3 versants de la FP et non plus uniquement les concours internes de l’État ; ainsi que pour la détermination du classement d’échelon des lauréats de ces concours dans les corps et cadre d’emploi de fonctionnaires des 3 versants de la Fonction publique et non plus uniquement de l’État ;
- la transposition aux contractuels des mesures d’accompagnement et de congé de transition professionnelle en cas de restructurations, comme pour les fonctionnaires sont inscrits dans ce texte.
Le Conseil supérieur de la fonction publique de l’État (CSFPE) sera consulté pour l’examen de ce projet de décret qui devrait être publié d’ici la fin de l’année.
L’UNSA suivra ce dossier avec attention et vigilance.