OTE : quoi qu’il en coûte
Le 1er janvier, qui verra la constitution des secrétariats généraux départementaux communs aux préfectures et DDI (SGCD), approche. L’administration, qui a maintenu un calendrier extrêmement tendu malgré la crise sanitaire et le décalage incompréhensible avec la création au 1er avril des futures DDETS, est au pied du mur : des zones d’ombre demeurent pour les agents concernés par cette réforme.
Priorité est donnée au respect de l’agenda, au risque de provoquer des dégâts humains et tout en pratiquant un dialogue social de façade.
L’UNSA Fonction publique ne peut s’en satisfaire.
L’état d’avancement de la constitution des SGCD le montre : au 15 décembre, 15% des 6413 agents identifiés pour rejoindre ces services support mutualisés ne souhaitent pas le rejoindre et 15% de ces services n’auront pas de directeur au 1er janvier.
Autant dire qu’un nombre non négligeable de SGCD vont faire leurs premiers pas dans des conditions très délicates, tandis que la majorité d’entre eux devront a minima assurer leurs missions en mode dégradé.
En effet, dès lors que l’ensemble des postes n’est pas pourvu au démarrage (y compris à la direction) et que des missions transférées au SGC le sont sans les agents qui les exercent, donc sans les compétences indispensables à la continuité, sans formation préalable, ni tuilage, il va de soi que :
- 1) En l’attente de pourvoir les postes, la charge de travail supplémentaire ne pourra que peser sur les agents qui auront rejoint le SGCD ;
- 2) La prestation de service qui devra être assurée par le SGCD au profit de la préfecture et des DDI ne pourra pas être à la hauteur, d’autant que dans une bonne moitié des DDI le référent de proximité n’est soit pas identifié, soit désigné mais à temps incomplet sur cette fonction.
L’UNSA Fonction publique dénonce cette situation dont les conséquences seront évidentes : l’explosion des risques psycho sociaux pour les agents des SGCD en sous-effectifs, comme pour ceux des DDI et préfectures subissant la dégradation du soutien nécessaire à l’exercice de leurs missions.
Mais comment en arrive-t-on là ?
L’administration connaît la recette :
- Une nouvelle réorganisation de services déconcentrés déjà très impactés par les précédentes réformes (RéATE, MAP, Fusion des régions, PPNG…) ;
- Un calendrier trop contraint ;
- Des décisions unilatérales après des arbitrages interministériels arrêtés avant concertation avec les représentants des personnels ;
- Un cadrage national mais une gestion locale hétérogène ;
- Des questions qui restent en suspens (temps de travail, action sociale, médecine de prévention, droits syndicaux…) ;
- Un déficit d’information et d’accompagnement, parfois doublé d’un manque criant de transparence (organigrammes tardifs, pas d’étude d’impact RH, pas de fiche financière…) ;
- Un dialogue social souvent défaillant (information réduite à sa plus simple expression, absence de réponses, déni de réalité, refus d’évoquer certaines questions RH - y compris de la part de la DGAFP…).
Une formule perdante heureusement pas unanime. Il est en effet possible de pratiquer autrement, en associant mieux et plus en amont les représentants des personnels, à tout niveau, et en garantissant aux agents le respect des engagements d’accompagnement pris au niveau national.
Dans certains périmètres ministériels, dans beaucoup de départements, le maximum est fait par les personnels impliqués pour répondre aux questions et inquiétudes des agents concernés par les réorganisations engagées dans le cadre de la réforme de l’OTE.
Celle-ci n’est toutefois pas aboutie, car l’étape de la création des DREETS (Directions Régionales de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) et DDETS (Directions Départementales de l’Emploi, du Travail et des Solidarités) le 1er avril, contre l’avis de l’ensemble des organisations syndicales de tous les périmètres concernés, est un enjeu de taille.
La réforme de l’OTE entraîne des défis d’ampleur, pour les services déconcentrés, pour le portage des politiques publiques et leur mise en œuvre, ainsi que pour les conditions d’emploi et de travail des agents.
L’UNSA Fonction publique continue d’agir pour les améliorer mais aussi s’opposer aux risques de leur dégradation. Elle exige un dialogue social à la hauteur, garantissant le droit à l’information et la consultation.
Carrière, rémunération, conditions de travail des agents, la priorité de l'UNSA !
Plutôt que de se battre contre des moulins à vent, l'UNSA préfère revendiquer un véritable accompagnement social des agents.
C'est bien là le message que l'UNSA a transmis à la Ministre de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités territoriales, Madame Jacqueline GOURAULT, venue présentée en CTM le Projet de Loi 4D : Décentralisation, Déconcentration, Différenciation, Décomplexification.
Face à la volonté politique forte de décentralisation et déconcentration, voulue en particulier par le Président de la République et le Premier Ministre, et en général par toutes les forces politiques de notre pays et même par nos concitoyens, l'UNSA a mis en garde la Ministre l'invitant à ne pas aller trop loin et à préserver la cohésion de l'Etat et de la Nation.
Consciente du découpage du Ministère de la Transition Ecologique qui découlera de cette loi 4D en matière de transition écologique, transports, urbanisme, logement... et de ses conséquences importantes pour les agents qui y travaillent, l'UNSA revendique la mise en place d'un volet social d'accompagnement qui devra offrir de véritables perspectives en termes de carrière, salaire et conditions de travail.
Questions/ Réponses sur l’évolution de l’épidémie de Covid-19
Les Questions/ Réponses à l’attention des employeurs et des agents publics sur les mesures relatives à la prise en compte dans la fonction publique de l’Etat de l’évolution de l’épidémie de Covid-19 viennent d'être mises à jour.
Report exceptionnel des congés de l'année 2020 sur l'année 2021
Nos ministères viennent de publier l’instruction aux services du 16 décembre 2020 relatif au report exceptionnel des congés de l'année 2020 sur l'année 2021, ce jusqu'au 31 janvier 2021.
Congé de présence parentale : des nouveautés
Le décret 2020-1492 modifie quelques modalités de mise en œuvre et d’utilisation du congé de présence parentale pour les fonctionnaires et les contractuels de droit public des trois versants. Ce décret donne également des précisions quant au congé de solidarité familiale pour les fonctionnaires stagiaires. L’UNSA Fonction Publique a approuvé ces nouveautés lors du CCFP du 23 juillet 2020.
Les nouveautés :
- Le congé de présence parentale peut être pris, non seulement sous forme d’une période continue, mais aussi sous forme de périodes fractionnées d’au moins une journée ou sous forme d’un temps partiel.
- Une nouvelle situation de réouverture du droit à congé après la période initiale de trois ans s’ajoute : celle de la gravité de la pathologie de l’enfant nécessitant une présence soutenue des parents et des soins contraignants.
- La demande doit être accompagnée par un certificat médical du médecin qui suit l’enfant au titre de la maladie de l’accident ou du handicap.
Les agents qui bénéficient actuellement d’un congé de présence parentale peuvent opter pour l’application de ces nouvelles dispositions.
Rappel :
Le congé de présence parentale est accordé à l’agent lorsque la maladie, l’accident ou le handicap d’un enfant à charge présente une particulière gravité rendant indispensables une présence soutenue de sa mère ou de son père et des soins contraignants. Ce congé est de droit, sur demande écrite du fonctionnaire. Le nombre de jours de congé dont il peut bénéficier à ce titre ne peut excéder trois cent dix jours ouvrés au cours d’une période de trente-six mois. La période de congé ne peut être imputée sur la durée du congé annuel.
Ce congé n’est pas rémunéré. Il peut être indemnisé par la Caf sous la forme de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP). L’agent peut percevoir 310 AJPP sur la période maximale de trois ans et 22 AJPP au maximum par mois.
Son montant est de :
- 43,83 euros pour un couple,
- 52,08 euros pour une personne seule.
Congé de solidarité familiale pour les fonctionnaires stagiaires :
Les fonctionnaires stagiaires ont droit au bénéfice du congé de solidarité familiale ainsi qu’à l’allocation d’accompagnement des personnes en fin de vie.
Le fonctionnaire stagiaire qui a bénéficié de ce congé voit sa date de fin de stage reportée d’un nombre de jours ouvrés égal au nombre de jours de congé. Cette période de congé de solidarité familiale est prise en compte, lors de la titularisation, pour l’intégralité de sa durée, dans le calcul des services retenus pour le classement et l’avancement.