CSAM Budgétaire : les priorités de l'UNSA
L’UNSA a profité de la présence des ministres au CSAM budgétaire, qui avait pour objet la présentation du projet de loi de finances pour 2025, pour les appeler à un dialogue social constructif et réel.
Effectifs, salaires, action sociale, protection sociale complémentaire, autant de sujets sur lesquels l'UNSA a réaffirmé ses positions.
Déclaration liminaire de l’UNSA Développement Durable
Mesdames les Ministres,
Mesdames et messieurs les membres du comité,
« La situation dans laquelle nous sommes requiert un renouveau du dialogue social […] Je fais confiance aux partenaires sociaux » Si l’UNSA accueille favorablement ces propos du Premier Ministre, elle reste néanmoins attentive à ce que cette déclaration d’intentions se traduise rapidement dans des actes.
L’UNSA Développement Durable appelle de ses vœux un dialogue social constructif et réel. Nous nous tenons à votre disposition pour un premier cycle de réunions bilatérales avec vous et les Ministres délégués.
Nous sommes réunis ce jour pour une présentation du projet de loi de finances pour 2025.
Au premier rang des mauvaises nouvelles, la question des effectifs.
Il est prévu une suppression de près de 1200 ETP pour les services de l’État pour 2025, et notre Ministère n’échappe pas à la règle, puisque vous nous annoncez quelques hausses, mais le schéma d’emploi global n’est pas positif.
Lors de sa présentation à l’Assemblée Nationale le 10 octobre dernier, le Premier Ministre a réitéré sa position quant à la diminution du nombre de fonctionnaires, en particulier le non remplacement de fonctionnaires partant à la retraite qui ne sont pas au contact des usagers.
Pour l’UNSA, tout retour à une politique dogmatique de baisse du nombre de fonctionnaires, décorrélée de la réalité du terrain, sera inacceptable ! Il en va de la réalisation de nos missions et de la qualité de vie au travail des agents.
Moins de fonctionnaires et moins de moyens, de sombres perspectives pour 2025.
L'UNSA Développement Durable dénonce des choix budgétaires pour 2025, faits au détriment du service public et des agents publics.
Elle déplore la politique d’austérité qui attend les agents de notre Ministère pour cette année 2025. La présentation des perspectives d’évolution de la masse salariale est lapidaire :
- Aucune référence à une indispensable hausse de la valeur du point d’indice,
- Aucune référence à une indispensable revalorisation des régimes indemnitaires des personnels ministériels et du RIFSEEP,
- Aucune référence à un indispensable rendez-vous salarial.
Aucune réponse dans ce PLF à la préoccupation majeure des agents, leur pouvoir d’achat, en dehors de quelques annonces de revalorisation de primes très spécifiques. Et cette absence de réponse est d’autant plus prégnante qu’elle se situe dans un contexte toujours marqué par l’inflation (1,8 % prévu en 2025)
La revalorisation des salaires, y compris la part indiciaire, est pourtant une priorité absolue.
Ainsi, un plan de requalification était annoncé pour 2025, les réunions de concertation ont été repoussées et n’apparaissent plus dans l’agenda social de cette année ! Pire, aucune enveloppe dédiée ne figure à ce PLF. Que comptez-vous faire pour améliorer les carrières de vos agents ?
Vous nous annoncez ne rien pouvoir faire avant 2026, les agents ont pourtant de grandes attentes.
Comme si le tableau n’était pas assez sombre, c’est même la Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat qui semble être menacée. Supprimer le seul mécanisme existant de compensation de l’inflation, quand on se dit dans le même temps préoccupé par l’attractivité de la Fonction Publique, serait vécu comme un recul social par les agents. Il faudra bien plus que de la communication ou des opérations séduction pour redonner de l’attractivité à nos services.
Pour l’UNSA Développement Durable, l’attractivité de nos ministères passe avant tout par une meilleure reconnaissance des compétences et de l’engagement des agents ainsi que par l’amélioration des rémunérations et des conditions de travail.
L’action sociale comme vecteur d’attractivité
Plusieurs budgets d’action sociale ont été reconduits à l’identique, c’est bien, mais ça reste préoccupant dans un contexte où l’inflation conduit à ce qu’un simple maintien des montants ne permette pas toujours le maintien des prestations. C’est le cas de la restauration collective ou des évènements de cohésion ou festifs comme les arbres de noël.
Les budgets du périmètre de nos ministères sont également sacrifiés
- Celui de la transition écologique d’abord : les différentes coupes, notamment la baisse des aides aux économies d’énergie, aux véhicules électriques, du Fonds vert dédié aux collectivités, et d’autres, marquent un coup d’arrêt à la planification écologique promise par le Président de la République, alors que la France veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030.
- Celui des transports ensuite, notamment concernant le ferroviaire ;
- Celui du logement également, notamment concernant le budget de « Ma prime Rénov’ ».
Des incompréhensions persistent sur le redécoupage de nos Ministères
En ce qui concerne nos Ministères, après un redécoupage politique, les décrets d’attribution liés à nos ministères ont enfin été publiés. Le périmètre de chacun est ainsi connu.
Quels messages le Gouvernement a-t-il voulu envoyer, en transférant des ministères traditionnellement rattachés à la Transition Écologique, à ce nouveau grand ministère de la Décentralisation ? et quelles seront les conséquences pour les agents ?
Si ce PLF 2025 amène un certain nombre de questions, d’autres sujets préoccupent grandement les agents de nos ministères :
- La réforme des retraites
Après de nombreuses manifestations qui se sont soldées par le passage en force de la réforme, vous ne serez pas surpris que l’UNSA Développement Durable vous rappelle son opposition au report de l’âge légal à 64 ans. Après les annonces du Premier Ministre sur le sujet, nous attendons l’abrogation de cette loi et l’ouverture de nouvelles négociations.
- La Protection Sociale Complémentaire
Le prestataire choisi au sein de notre pôle ministériel suscite de nombreuses inquiétudes chez les agents. Lors des échanges que nous pouvons avoir régulièrement, les questions sont nombreuses et l’angoisse est grandissante à l’approche de l’échéance du 1er janvier.
L’UNSA continue de revendiquer :
- Une baisse de la cotisation des enfants, le cadre réglementaire ayant été modifié en juillet dernier, il s’agit d’un plafonnement de la cotisation à 50% et non plus d’un montant fixé à 50%.
- Une dérogation, aux cas de dispenses permises, permettant d’inclure les agents partant à la retraite en 2025. Pour ne pas réduire à néant des années de fidélité à une mutuelle au moment précis où celle-ci est prise en compte, pour quelques mois dans un dispositif subi et non choisi.
Sur le volet prévoyance, l’UNSA s’interroge sur la capacité du futur prestataire à mettre en place la prévoyance au 1er janvier, et assurer aux agents qu’il n’y aura pas d’interruption d’assurance pour eux. D’autant plus sur ce point, que la prise en charge de 7€ va s’avérer insuffisante pour notre ministère, au regard de la part indemnitaire de nos rémunérations, et qu’il faudra travailler à améliorer la prise en charge, car la prévoyance est aussi l’affaire de notre administration.
Garantir l'égalité entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique
Le 30 novembre 2018, un accord relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la Fonction publique était signé, notamment par l'UNSA Fonction Publique. Il faisait suite à un premier protocole signé le 8 mars 2013, et fixait la « volonté de progresser résolument vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans la sphère publique. » Ses principales mesures ont été traduites en grande partie dans la Loi de transformation de la fonction publique du 6 août 2019.
Aujourd’hui, où en est l’engagement pris par les employeurs publics de « garantir l’égalité des droits dans le déroulement de carrière des agentes et agents publics et l’égalité salariale » ?
En 2021, dans l’ensemble de la Fonction publique, le salaire net moyen en équivalent temps plein (EQTP) des femmes est inférieur de 11,3 % à celui des hommes (2 326 euros contre 2 622 euros)*. Par l’effet des deux accords de 2013 et 2018, cet écart a reculé de 2,6 points depuis 2013. L’écart salarial entre les femmes et les hommes est plus élevé dans le secteur privé que dans le secteur public (14,8 % en EQTP ; 2 292 euros contre 2 689 euros)**.
Dans le détail des versants de la Fonction publique, la FPH se caractérise par un fort écart en défaveur des femmes de 19,6 % (atteignant même 20,2 % dans les hôpitaux publics), quand la FPE et la FPT se situent respectivement à 13,4 % et à 8,3 % d’écart.
L’égalité entre les femmes et les hommes a été déclarée « Grande cause [des] quinquennat[s] ». L’UNSA Fonction Publique rappelle que le dialogue social a conduit à des engagements volontaristes. Les employeurs doivent donc « prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer l’effectivité [des] dispositions [de l’accord de 2018] dans les trois versants de la Fonction publique afin que l’ensemble des agents publics en bénéficie ».
Ainsi, depuis fin 2019, de nombreuses mesures de cet accord ont trouvé leur traduction dans des textes règlementaires et dans l’élaboration de guides :
- plans d’action pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes,
- dispositif de recueil des signalements d’actes de violence, de discrimination, de harcèlement moral ou sexuel ou d’agissements sexistes,
- renforcement de l'obligation de nominations équilibrées,
- suppression du jour de carence pour les femmes enceintes,
- droit à avancement en cas de congé parental ou de disponibilité, ...
Pour l’UNSA Fonction Publique, il convient de poursuivre leur déploiement, toujours dans le cadre d’une démarche intégrée, au plus près des agentes et des agents. Il est important que soient appliquées les pénalités prévues dès que les obligations des employeurs ne sont pas remplies. L’UNSA Fonction Publique dénonce en revanche les décisions unilatérales, tel que l’index Égalité imposé dans la Fonction publique, alors qu’il était déjà critiqué pour le secteur privé puisqu’il conduit à... invisibiliser les inégalités réelles entre femmes et hommes.
L’UNSA Fonction Publique reste attentive aux aspirations des agentes et des agents de parvenir à une égalité réelle dans la Fonction publique. C’est pourquoi l’UNSA Fonction Publique a lancé une enquête intitulée « Réduire et combattre toutes les discriminations dans la Fonction publique par le dialogue social ».
Donnez votre point de vue sur les défis et les opportunités en matière d’égalité professionnelle et de lutte contre les discriminations dans la fonction publique : lien vers l'enquête.
Sources :
* Rapport annuel sur l'état de la Fonction publique novembre 2023
Budget de l’État : toujours moins de moyens et d’effectifs
L'UNSA Fonction Publique dénonce les choix budgétaires pour 2025, faits au détriment du service public et des agents publics.
La baisse des dépenses publiques se traduit dans le budget prévisionnel 2025 par la poursuite d’une tendance à la baisse des moyens et des effectifs de la fonction publique.
Cette baisse de 20 milliards (dont 5 milliards par voie d’amendements au parlement) sur l’ensemble des budgets ministériels est d’autant plus prégnante qu’elle se situe dans un contexte toujours marqué par l’inflation (1,8 % prévu en 2025). Seules les revalorisations de métiers précédemment engagées (enseignants, personnels soignants et de la justice par exemple) viendront soutenir le pouvoir d’achat des agents publics.
Globalement, les salaires des agents vont donc continuer à décrocher sous l’effet d’une double évolution : le gel des salaires et l’inflation. Leur pouvoir d’achat déjà mis à mal va continuer à s’éroder. L’UNSA Fonction Publique dénonce un budget effectivement perfectible sur ce point. Les rémunérations des agents ne peuvent continuer à être une variable d’ajustement des dépenses publiques. D’autant que les agents publics seront par ailleurs également impactés par les mesures annoncées dans le PLFSS comme le décalage de la revalorisation des pensions du premier janvier au premier juillet ou les hausses du coût des mutuelles ou encore la moindre baisse du coût de l’électricité.
Les conditions de travail des agents doivent faire l’objet d’un dialogue social soutenu car ce budget comporte également le plan de transformation numérique des ministères qui n’est jamais discuté alors qu’il implique des évolutions majeures sur les emplois et les compétences exercées. Ce budget préfigure aussi des réorganisations multiples et la rationalisation des occupations immobilières sans aucune prise en compte de l’impact de la densification des espaces sur la santé des agents et sans réel dialogue social.
Avec toujours moins d’effectifs la qualité du service rendu à la population en proximité est menacée. Les Français eux, demandent plus de services publics et leurs besoins sont loin d’être couverts (santé, petite enfance, vieillesse notamment). L’UNSA Fonction Publique ne peut que constater que la dépense engagée pour les services publics n’a pas augmenté mais que c’est bien pour combler un déficit de recettes qu’ils sont mis à contribution.
Les services publics sont un pilier de la cohésion sociale de notre pays car ils assurent une redistribution indispensable pour limiter le creusement des écarts de richesses qui ne cesse lui de s’accroitre. Pour l’UNSA Fonction Publique, la réduction des inégalités sociales est un enjeu majeur tant sur le plan social que sur le plan environnemental et plus globalement pour l’intérêt général et la démocratie. A cet égard, les efforts demandés à la fonction publique et aux services publics auront des effets pérennes sur leur fonctionnement alors que les mesures sur les recettes portées par ce budget sur la fiscalité des plus riches notamment le sont à titre transitoire.
Le fonctionnement des hôpitaux publics déjà très dégradé ne bénéficie pas d’un ONDAM à la hauteur de ses besoins et les nouveaux efforts qui pèsent sur les collectivités risquent d’avoir un fort retentissement sur les services apportés aux citoyens en particulier les moins aisés : voirie, périscolaire, entretien des écoles, etc. De même, la coupe drastique du fond vert destiné à la transition écologique ne va pas dans le sens d’une meilleure adaptation des services de proximité.
Pour l’UNSA Fonction Publique, ce budget souffre d’une vision à très court terme sans réelle ambition pour le volet social et environnemental.
Bagnolet le 11 octobre 2024
Luc Farré
Secrétaire Général de l’UNSA Fonction Publique
GIPA 2024 : l'UNSA Fonction Publique demande la publication du décret
Le décret et l'arrêté concernant la garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA) 2024 ne sont encore parus au Journal Officiel. L'UNSA Fonction Publique en demande la publication, face à la baisse du niveau de vie des agents.
La GIPA résulte d’une comparaison entre l’évolution du traitement indiciaire brut et de l’indice des prix à la consommation, sur une période de référence de quatre ans. Pour 2024, cette période de référence va du 31 décembre 2019 au 31 décembre 2023. L’inflation s’est établie à + 4,9 % en 2023, 5,2 % en 2022, 1,6 % en 2021 et 0,5 % en 2020.
Si votre traitement indiciaire brut a évolué moins vite que l’inflation, une indemnité correspondant à la « perte de pouvoir d’achat » vous est due !
L'UNSA Fonction Publique vient d'écrire au ministre de la Fonction Publique pour demander la mise en œuvre de la GIPA au titre de l'année 2024, tout en continuant à exiger des mesures salariales au titre de l'année 2024, dont la hausse du point d'indice.
Baromètre Social 2024 du Ministère de l'Intérieur, l'UNSA vous invite à participer
Le secrétariat général du Ministère de l'intérieur a procédé le 8 octobre dernier au lancement d'un Baromètre Social 2024 à destination de l'ensemble des agents du périmètre de l'administration territoriale de l’État.
Ce baromètre est réalisé au travers d'un questionnaire à remplir individuellement par chacun d'entre vous en cliquant sur le lien suivant : https://barometre-social-ate.fr/
Ce Baromètre Social est adressé aux agents des préfectures, sous-préfectures, secrétariats généraux communs départementaux (SGCD) et directions départementales interministérielles (DDI) afin de disposer de données actualisées depuis les derniers baromètres datant de 2020 et 2021.
L'UNSA a activement participé à l'élaboration de ce questionnaire. Ce baromètre social a fait l'objet de groupes de travail spécifiques sur les périmètres des instances nationales de réseau des Préfectures mais aussi du périmètre des DDI.
L'UNSA a été force de proposition afin que ce questionnaire puisse intégrer au mieux les questions relatives à la qualité de vie et aux conditions de travail des agents et aux conditions d'exercice des missions au sein des services de l'ATE.
Ce questionnaire anonyme comporte 51 questions dont 2 champs libres et 12 questions de signalétiques. Il vise à connaître votre ressenti au niveau du travail et permettra d'obtenir des informations sur les dysfonctionnements actuels. Le questionnaire devra être renseigné jusqu'à la fin, en une seule fois, pour que les réponses puissent être enregistrées. Comptez 10 minutes.
La date limite de réponse est fixée au 5 novembre 2024, laissant quasiment 4 semaines pour compléter ce questionnaire, sachant que les vacances de la Toussaint sont dans cette période.
Une large participation à cette enquête est requise afin de mieux évaluer votre qualité de vie au travail et vos conditions de travail.
Pour toute question liée à ce baromètre social, vous disposez de l'adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Le dépouillement de ce questionnaire sera assuré par le prestataire IPSOS retenu dans ce cadre de cette prestation et les résultats seront restitués en décembre 2024 puis la présentation des résultats est envisagée au début de l'année 2025.
Ces résultats impulseront un plan d'action national qui sera décliné localement.